juillet06

C'est un blog né de l'impuissance. Impuissance face aux discours steriles, à la méchanceté gratuite, à la folie et à l'égocentrisme de ceux qui veulent gouverner et construire des nations. Un blog qui me ressemble : incohérent et interrogateur, drôle et larmoyant. Valérie

Saturday, September 09, 2006


POIDS LOURD
On a levé le blocus.
Je bois à la levée du blocus.
De l’eau fraîche. Ou du thé. C’est un événement que je n’ai pas envie de noyer. J’ai comme l’impression de mieux respirer. Je danse dans l’appartement vide. Seule. Avec la lune dorée.
Ma peau a absorbé des tas des rayons de soleil. La levée du blocus me rend légère. J’ai l’impression que la vie défile sur la pointe des pieds. J’ai envie de regarder à nouveau en avant. Prendre rendez-vous avec l’horizon. Un tête-à-tête spécial-ressourcement.
Histoire de faire le point, histoire de jeter à la mer quelques unes de mes hésitations et de mes peurs. Un peu comme on lance ses dents de lait au soleil. Mon don est loin d’être blanc, mais, mes peurs comme mes dents ont été longtemps entretenues, brossées...
Au bas du dos, dans ma colonne vertébrale, je sens un poids. Un poids lourd dont la force est horizontale. Une force qui m’aspire en arrière. Un peu comme un aimant. Un aimant attiré par les débris entreposés tout le long de la mer, après la route de l’aéroport. Un aimant qui me décolle de ma place, me propulse, me colle de camion en camion, de tas de débris en tas de débris. Valse avec la ferraille. Chante-t-il dans ma peau.
Je m’étouffe dans la poussière et la bouillie de maison, dans ce tas informe de tissus bétonnés dont surgit par moment un ustensile de cuisine ou une patte de peluche.
Je dilue la poussière à l’aide de l’eau fraîche. Tiède à présent.
Je tourne le dos à la mer, à l’horizon. A mes cotés, un homme repêche ses peines et ses soucis qu’il n’arrive pas à abandonner. C’est la seule chose qu’il lui reste. Son petit malheur. Dans son filet, je reconnais mes peurs. Il les prend aussi. J’ai du mal à les lui réclamer. Il s’éloigne d’un pas lent traînant.
Derrière moi, je sens le soleil se coucher, s’étendre, s’éteindre et nous étreindre.

1 Comments:

At 10:41 AM , Anonymous Anonymous said...

un bus qui passe avec derriere les camions transportant les gravats de cette guerre...

comme s il fallait deja passer a autre chose

 

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